lundi 12 mars 2012

Collection de textes "Je préfère les garçons..."


Je voudrais que tu sentes le parfum,
comme ça je te respire.
J'aime l'odeur de l'eau de Cologne,
mais sur toi quand même,
je préfère le jasmin.

-----------------------------------------------
Janvier 2008
« Hommage à Ophélie »

J’ai pourtant commencé à marcher pour te rejoindre,
mais tu as disparu.
Alors j’ai fait de nous une image.
« Portrait d’une femme qui pleure » 2008. Techniques mixtes sur papier de soi.

La femme seule sur la carte, à pleurer longtemps.
Et ses larmes ont mouillé le papier déjà déchiré de notre histoire.
Et ses larmes ont coulé sur sa peau qui avait besoin de caresses.
Et ses larmes ont glissé sur son cœur qui soupire.
Et ses larmes sont devenues une rivière,
où l’image finalement a été jetée.

Il y avait à côté Ophélie qui reposait.

----------------------------------------
Auras-tu les cheveux longs
Glissant entre mes doigts ?
Auras-tu les lèvres humides
De tes mots sifflants ?
Auras-tu le cœur généreux
Sans te le faire prendre ?

------------------------------------------
Mars 2011
"C'est que tu pourrais enlever ton chapeau"

Tu es bleu glacé comme la couleur de tes lèvres et de ta peau, grise.
Pourquoi ne laisses tu rien rien venir ou du moins un peu de chaleur.
La corde raide sur laquelle tu marches est comme un fil tranchant à couper le beurre....
Et tes mots cassant pour être les gardiens de ta distance.
Peu m'importe, au fond, parce que je trace mon chemin seule et que cela fait partie de mes desseins.
C'est que tu pourrais sortir de ce costume terne....
C'est que tu pourrais enlever ton chapeau,
il n'y aurait alors peut-être plus sur toi,
cette ombre cynique?

--------------------------------------------------
Août 2011
« Bâtard de la rue »

A chacun ses failles.
Moi, toi, nous.
Les miennes sont parfois béantes
comme la gueule d’un chien hurlant,
bâtard de la rue,
affamé et rachitique,
ses yeux affolés des prochains coups qu’on pourrait lui porter,
furetant pour ne pas se faire voir,
reniflant ta main avec suspicion,
le dos arqué,
incapable de se tenir debout,
comme s’il ne pouvait plus s’arrêter de pisser de trouille.

---------------------------------------------------
Juillet 2009
" L'oiseau est devenu vulgaire et la fleur piquante et obscène"

Tu as entendu un son, lointain, lointain.
C’était un oiseau rare
Que tu as mis sur ta main
Puis porté à ton cœur.
Le chant tout entier résonnait dans tes veines
Le chant tout entier passait dans tes reins.

Mais un jour la mélodie est devenue stridente et soudaine
et a fait pleurer la fleur,
Catharsis de trop de chagrin.

Nos corps se sont alors brisés en petits éclats.
Et l’oiseau est devenu vulgaire et morbide
Et la fleur piquante et obscène.
Ma main a caressé l’oiseau pour qu’il chante encore
Pourtant le son est resté lointain lointain.

C’était un oiseau rare que tu avais mis sur ta main.


-
Publié dans:
Revue « Le bout des Bordes ». Jean-Luc Parant.
Editions Actes Sud
ainsi que dans l'"Anthologie de la poésie érotique féminine française contemporaine"
Giovanni Dotoli
Editions Hermann

------------------------------
Aout 2009
"Ta peau faisant de jolis petits ronds"

Je voulais te crier mille mots pointus en te tenant par les cheveux.
Je voulais tirer ton bras et le serrer jusqu’à ce qu’il y ait ma trace,
trois points bleus qui marquent.
Je voulais t’enfoncer mon pénis jusqu’à ce qu’il me fasse mal,
et que ma peau soit flétrie.
Je voulais me noyer dans toi, me perdre
à l’intérieur de ce maelström rouge
et rose caillé et pourpre.
Je voulais te mordre pour sentir ta chair se déchirer
et entendre tes cris de plaisir ou de douleur,
peu importe…

Mais je me suis contenté de te faire des baisers,
de déposer mon souffle chaud sur ta nuque douce,
de te caresser avec mes doigts tendres
le long de ton corps tout entier.
De te faire frémir,
ta peau faisant de jolis petits ronds.
De te murmurer une chanson moite
pour que nos jambes se collent.
Pour que nos corps se suivent,
Mus par cette valse exotique.

Puis je me suis endormi en te serrant,
dans le creux du soir,
après t’avoir tant désirée.

-
Publié dans:
Revue « Le bout des Bordes ». Jean-Luc Parant
Editions Actes Sud
ainsi que dans l'"Anthologie de la poésie érotique féminine française contemporaine"
Giovanni Dotoli
Editions Hermann

------------------------------------
Juin 2011
"Deux amants"

Deux amants qui se caressent et qui se laissent
faire, les doigts glissants entre
eux, deux,
doux et tactiles,
doux et tactiles.
Deux amants qui se contiennent
et se regardent et s’admirent
et se tiennent
et se retiennent
et se retiennent.

-------------------------------------------
Oct/2010
"Deux amoureux"(Ter)

2 amoureux qui ne se comprennent pas
mais qui essayent toujours.
2 amoureux qui se croisent
et qui ne se voient guère.
Il y en a un qui crache
parce que l'autre tourne à l'envers.
2 amoureux qui se griffent
et qui se meurent,
avec chacun de petites cicatrices
au niveau du cœur.
Leurs mains abîmées
sont attachées l'une à l'autre
comme deux serpes
qui s'enlacent encore.
2 amoureux qui se lassent et gisent par terre
Avec les yeux pourtant ouverts
pourtant ouverts.

--------------------------------------------------
2001
"Deux amoureux"

2 amoureux qui s’embrassent
et qui se serrent
et qui se caressent et qui se serrent
et qui s’embrassent et jamais
ils ne s’agacent.
Parce qu’ils se regardent
parce qu’ils se serrent
alors jamais ils ne s’agacent.
C’est parce qu’ils s’aiment
ces amoureux
et qu’ils se regardent beaucoup
comment il faut faire.
C’est qu’ils jouent à se serrer
et ils ne veulent ne rien foutre
en l’air. Non
ils ne veulent rien foutre en l’air.
Ils veulent juste s’aimer
s’aimer habilement
pour toujours s’aimer doucement.

---------------------------------------------------------
2002
"Deux amoureux". (Bis)

2 amoureux qui se regardent
comme 2 nigauds
les yeux en l’air
2 amoureux qui se voient
mais qui ne se touchent guère
car il y en a un qui a les mains
trop occupées et ses yeux
sont ailleurs.
Le deuxième amoureux il danse
parce que c’est bon de danser.
Mais il a les pieds lourds
et le coeur fragile.
C’est parce que l’autre amoureux
ne le regarde pas
qu’il a le coeur fragile.
Les pieds lourds
c’est parce qu’il est fatigué
fatigué de danser.

----------------------------------------

Août 2010.
"D'un geste de la main ou d'un coup de pied peut-être"

Notre vie,
marquée par de petits points.
Moi essayant de construire sur du papier noir.
Les traits se dessinant comme une partition de mes secrets,
ceux que j’ai enfouit pour ne plus les voir.

La craie crissant sur les grains du papier ardoise
et laissant tomber une fine poussière.
Un autoportrait ;
une femme au collier de perles,
qui sur mon cou n’existe pas.

Mes doigts gelés
et les paumes rouges de colère.
Les mains crispées,
sur mon cœur bleu qui bat.

Une mélodie aux sons sourds,
celle de mes cauchemars.
Un jeu de chaises musicales bancales.
Une échelle qui craque sous des pas lourds.

Tu apparaitrais devant moi,
je te chasserais,
d’un geste de la main
ou d’un coup de pied, peut-être.

Il ne resterait derrière toi
que le souffle d’une histoire,
perdue pour toujours.

----------------------------------------------------
2009/2010
"Un sixième"

Un sixième de gramme de poudre à peindre, un sixième de part de ce qu’on est; une petite partie quoi. Un sixième de peau, un sixième de l’eau contenu dans un corps, un sixième des larmes de l’eau qui coule de ce corps. Un sixième de ce qu’on peut être, de ce qu’on peut écrire ou peindre, un sixième de soi. Un sixième que tu as pris de ma vie. Un sixième comme on peut y être réduit, une minuscule chose dans un si grand monde. Rien. Je préférerais être rien. Tu as pris des bouts de moi sans me les rendre. J’ai essayé de réparer.
Perdue dans des brumes hachichines, toi coincé dans la carapace qui te sert de rebutoir. Tes mains chaudes et froides à la fois, tes gestes furtifs, pas assez doux, pas assez doux. La distance, chacun vers un chemin, persuadés de marcher sur le même. Ta route presque tracée, la mienne que tu croyais disloquée comme de petites bandelettes usées. Si je devais être un objet, je serais ta momie. Je serais ta momie et tu me promènerais dans les bois. Tu m’as d’ailleurs traqué dans mes propres bois. La forêt où les oiseaux se parlaient et se chantaient des choses secrètes. Je ne les entends plus. Leur chant doit être mélodieux et doux comme une vague de son, venant d’un petit harmonica.

----------------------------------------
2009

J'ai voulu te donner toutes mes pierres précieuses,
tu as juste pris les cailloux...

-----------------------------------------
1998

Je t'aime à en crever, je t'aime comme une fille un peu originale peu aimer, je ne t'aime pas comme il le faut tous les jours, mais je t'aimme comme moi je peux t'aimer, je t'aimme d'amour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Je voudrais que tu sentes le parfum, comme ça je te respire. j'aime l'odeur de l'eau de Cologne, mais sur toi quand même, je préfère le Jasmin...